— Tu as ouvert la porte, dit-il d’une voix brisée.
— Qui est cette femme ? demanda-t-elle, la gorge sèche.
Il se leva, les mains tremblantes.
— Ma première épouse… elle m’a trahi. Elle a voulu fuir. Alors… je l’ai retenue ici. Son âme… reste prisonnière de cette pièce. Et maintenant, toi aussi… tu as vu.
Anna recula, mais la porte s’était refermée derrière elle. Elle se mit à tambouriner.
— Ouvre-moi ! Ivan ! Je ne dirai rien ! Je te le jure !
Mais Ivan ne bougeait pas. Il regardait la peinture. Elle changeait à vue d’œil. Les traits de la femme prenaient peu à peu ceux d’Anna.
— Il fallait m’obéir, murmura-t-il. Maintenant, il est trop tard.
—
Dans le silence de la villa, une nouvelle peinture était suspendue au mur.
Une femme jeune, aux yeux pleins de larmes, qui fixaient l’infini. Prisonnière.
Et la porte interdite était à nouveau fermée. Attendant la prochaine.
